Lettre à l’amant

Tu resterais de glace si je te lisais Le con d’Irène en me limant le con avec une glace à la lime ?

Tu lécherais jusqu’à l’orgasme mes larmes sur ma cornée ?

Tu recruterais pour moi des légions d’étrangers sans visas et sans

visages pour récolter un bain de foutre et m’y tremper ?

Et si je badinais avec un aveugle, tu laisserais son chien me monter ?

Tu m’accompagnerais, nu, bâillonné, tenu en laisse, à la manif du huit mars ?

Tu éjaculerais ta morve sur mon palais si je suçais ton nez comme une verge ?

Tu me servirais ton sang et ton sperme mêlés dans un calice, pour que j’y trempe les doigts qui fouilleraient ton fondement ?

Tu me lierais à une table, jambes et bras écartés, putain absolue sans préférences ni états d’âme, pour me mettre à l’abattage ?

Tu éclabousserais de foutre ton bulletin de vote pendant que je te lèche le cul dans l’isoloir ?

Tu me laisserais agrafer ton prépuce à ton nombril et ton scrotum à tes cuisses ?

Tu placerais des araignées sur ma chatte après m’avoir ligotée nue dans le jardin ?

Tu me laisserais, moi fille de Loth, abuser de toi, plongé dans le sommeil de l’ivresse, pour te donner une postérité mâle ?

Tu t’amputerais un doigt, celui qui te sert à me faire jouir, pour que je le vénère comme relique ?

Tu téterais mes seins assez longtemps pour que je puisse t’allaiter,

Moi qui n’ai jamais enfanté ?

Tu installerais un godemiché sur l’escarpolette du parc du quartier pour que je puisse au grand jour m’y amuser ?

Tu m’expliquerais par l’exemple ce que veut dire le mot « bradycubie » ?

Tu te ferais tatouer la phrase « j’ai léché Anne Archet » sur la langue ?

Tu renierais ton dieu pendant que je me frotte la vulve sur le livre saint de ton choix ?

Tu me laisserais placer ton cigare dans mon sexe pour que je puisse faire des ronds de fumée ?

Tu viendrais boire le sperme de ton grand-père qui s’écoule de ma chatte surmenée ?

Tu resterais raide et immobile sur la civière de la morgue pendant que je te chevauche éperdument ?

Tu servirais à tes anciens camarades de classe le vin qui aurait servi à me faire un lavement ?

Tu me laisserais te regarder pendant que tu te sers d’un trou dans un tronc d’arbre comme tu te serais servi de mes propres orifices ?

Tu m’épierais pendant que je te trompe avec un bossu, une femme à barbe, un cul-de-jatte, un grand brûlé ?

Tu me laisserais mordre ton gland pour que je puisse boire, au dernier moment, deux fluides vitaux plutôt qu’un seul ?

Tu me construirais un Roméo mécanique sur lequel tu me ferais perdre la raison chaque soir entre dix-neuf et vingt heures ?

Tu goûterais, accompagnés de caviar de beluga, mes excréments tartinés sur un craquelin de seigle ?

Tu me laisserais vider mes glandes de Skene sur ton édredon de plumes d’eider ?

Tu m’achèterais un costume d’infirmière pour que je puisse aller sucer les cancéreux sur leur lit de mort ?

Tu me laisserais t’accrocher le gland sur un hameçon pour que je puisse jouer à la pêche miraculeuse ?

Tu me filmerais pendant que je débauche ta mère avec un gode ceinture ?

Tu emballerais ton braque d’un savant kokigami pour que je puisse l’offrir à ma petite cousine pour son anniversaire ?

Tu placerais une braise sur mon nombril pendant que je me masturbe, moi qui brûle d’amour ?

Tu me laisserais insérer de petites billes d’acier dans ton urètre pour pouvoir ensuite les voir jaillir avec ton foutre ?

Tu vendrais ton père, ta patrie et ton âme au diable pour que je jouisse une fois de plus, une seule fois ?

Alors ne viens pas me dire que tu m’aimes.

Embrasse-moi Caroline

Embrasse-moi Caroline avant que ton mari ne revienne
Faisons l’amour sur un lit de boîtes de pizza
Les mains sous la jaquette de flanelle
Laisse-moi un souvenir de cette nuit

Faisons l’amour sur un lit de boîtes de pizza
Buvons du Fresca dans des flûtes à champagne
Laisse-moi un souvenir de cette nuit
Avant que ton mari ne revienne

Buvons du Fresca dans des flûtes à champagne
Assises sur ce sofa couvert de fleurs
Avant que ton mari ne revienne
Je veux sentir ton souffle dans mon cou

Assises sur ce sofa couvert de fleurs
Tes doigts pinçant gentiment mes mamelons
Je veux sentir ton souffle dans mon cou
Je veux sentir la repousse de ton pubis contre ma joue

Tes doigts pinçant gentiment mes mamelons
J’ai attendu avant de prendre place entre tes cuisses
Je veux sentir la repousse de ton pubis contre ma joue
Ta culotte descendue jusqu’à tes chevilles

Je plante mes dents dans le gras de tes fesses
Je tête ton bouton le doigt sur la détente
Je bois ton Fresca à grande lampées
Embrasse-moi Caroline avant que ton mari ne revienne

Hymen

Désolée, je me préserve
Pour le danseur embauché par mes copines
Pour mon enterrement de vie de fille

Désolée, je me préserve
Pour les lesbiennes saoules qui me draguent
Au bar quinze minutes avant la fermeture

Désolée, je me préserve
Pour les adonis à moitié nus et luisants de sueur
Qui tondent la pelouse du parc devant chez moi

Désolée, je me préserve
Pour les dames BCBG qui m’invitent pour le thé
Et que je lape entre deux lampées de lapsang

Désolée, je me préserve
Pour tous les mecs sans visage de l’internet
Qui m’envoient des photos de leur bite cramoisie

Désolée, je me préserve
Pour les échangistes en string et en tongs
Qui organisent des orgies dans les sous-sols de Rawdon

Désolée, je me préserve
Pour les ménagères proprettes et quinquagénaires
Qui m’offrent à leur mari pour leurs noces d’argent

Désolée, je me préserve
Pour les types louches recrutés sur Craigslist
Qui viennent sonner chez moi à deux heures du mat’

Désolée, je me préserve
Pour les moustachus transgenres et tatoués
Qui me font monter bareback sur leur moto

Désolée, je me préserve
Pour les camionneurs qui me font sucer leur outil
À la queue-leu-leu dans la douche de la halte routière

Désolée, je me préserve
Pour la candidate conservatrice dans Yorkton-Melville
Qui m’enseigne à coup de gode les valeurs familiales

Désolée, je me préserve
Pour les vieux messieurs à l’haleine de bouc
Qui payent pour que je leur pisse au visage

Désolée, je me préserve
Pour Maîtresse Séverine qui m’a promis
De me marquer au fer rouge le weekend prochain

Désolée, je me préserve
Pour mon patron qui va me congédier
Si je refuse de le laisser me sauter dans son bureau

Désolée, je me préserve
Pour l’autel de Belzébuth, de Moloch et d’Asmodée
Sur lequel je serai sacrifiée lors de la prochaine pleine lune

Avoue-le

Allez, avoue-le donc
Pour une fois
Que toi — oui, toi,
Que tu aimes quand j’enfonce
Mon doigt juste là bien profond
Mon doigt bien profond
Tu aimes ça, hein?

Tu aimes ça, tu aimes trop ça
Tu en raffoles, tu en es malade
De mon doigt enfoncé juste là
Tu aimes ça tu aimes ça tu aimes ça
Avoue-le, avoue-le donc
Tu aimes ma langue enfoncée juste là
Et aussi ici, juste en dessous
Et ma langue qui s’insinue lentement
Là, là, là et aussi ici
Comment «où ça» ? Juste ici !
Et là, en prime, par-dessus le marché
À titre gracieux, pour te faire bander
Tu aimes ça, avoue-le

Dis-moi dis-moi dis-moi
Tu aimes allez avoue
Ne parle pas la bouche pleine!
Parler la bouche pleine
C’est vraiment impoli
Discourtois goujat
Grossier impertinent impudent
Incivil inconvenant incorrect indécent
Malappris malotru sans-gêne
De parler la bouche pleine
Pleine de foutre refroidi
Grossier impertinent impudent
De parler la bouche pleine
Pleine de la dèche mousseuse
Du dude qui est venu dans ma chatte
Et que tu as bu à la source

Tu en veux encore, hein?
Tu en veux encore, avoue
Avoue-le donc, pour une fois
Allez, sois pas si poule mouillée
Dis-le, dis-le donc
Que tu as envie de te faire farcir
Comme un poulet déplumé
Avoue-le donc, pour une fois
Juste une fois
Une petite fois
Toute petite
Petite fois
Et viens m’embrasser
Tendrement

Stalker Blues

J’admets que la première fois que je t’ai vu
J’ai tout de suite eu envie de sucer ta queue
J’admets que c’est moi qui ai tâté ton cul
Quand tu avais le dos tourné à ton lancement
J’admets que j’ai ensuite volé ton foulard
Et que je l’ai humé aux toilettes en me branlant

Circonstances atténuantes :
Mes amies n’arrêtaient pas de parler de toi
Elles qui admirent ton génie poétique
Et qui ne cessaient de vanter ta forte personnalité
Ta personnalité qui porte à gauche
Ta très très grosse personnalité

Comment une femme peut-elle résister à ça ?
Je suis donc allée, curieuse, garer mon cul
À la fucking Maison de la Culture de mes deux
Pour t’écouter déclamer nonchalamment
Tes strophes pétries d’immondices
Tes épouvantails à honnêtes citoyens

Quand tu as parlé de douches romaines
Je me suis mise à fondre
Comme le passage du Nord-Ouest
Et quand tu as parlé de Dirty Sanchez
Ça m’a frappé dans le ventre
Comme mes premières règles

Hélas, tu as femme, bungalow et enfants 
Alors je ne peux partager avec toi
Mes propres vers orduriers
Alors je les écris juste pour moi
Pour les relire avec ta voix dans ma tête
Pour les relire en me roulant la bille

J’admets rêver de te prendre en Amazone
Quand je pense au rose de tes mamelons
Sous ta chemise Arrow immaculée
J’admets rêver de te lécher sous les couilles
– Est-ce que les épouses des poètes
Leur mangent la raie du cul ?

J’avoue t’avoir suivie jusqu’à chez toi
Mais je te jure que je ne suis pas entrée
Sinon je me serais roulée dans ton linge sale
J’aurais frotté ton oreiller sur ma plotte
J’aurais enfoncé ta brosse à dents dans mon cul
Comme Boucle d’or chez les trois ours

Les coups de fil au milieu de la nuit
Les lamentations et le souffle oppressé
Ça j’avoue que c’est bel et bien moi
Mais je sais que je ne dérangeais pas ton sommeil
Tout occupé que tu étais sûrement
À taquiner ta muse, cette pouffiasse

C’était moi la culotte sur la poignée de porte
C’était moi les seins nus dans ton inbox
C’était moi le mot obscène sur le parebrise
C’était moi le «SALOPE» sur la photo de ta femme
Voilà tu le sais alors inutile d’en faire tout un plat
Pas besoin de demander une injonction interlocutoire

Réglons ceci comme des adultes raisonnables
Laisse-moi me faufiler derrière toi
Laisse-moi te secouer la trique
En blottissant mon nez dans ta nuque
Jusqu’à ce que tu craches ton joli foutre
Et quittons-nous ensuite en bons termes

Sodomie d’une nuit d’été

Il disait adorer se faire baiser
Mais qu’il n’aimait pas les hommes
Ce n’était pas faute d’avoir essayé
Jura-t-il croix-de-fer-croix-de-bois

Et moi qui suis l’amante miséricordieuse
De tous les orifices en mal d’amour
Je me suis portée volontaire
En lui disant de m’appeler Peg

Je n’étais jamais venue dans ce parc
Cet endroit discret où les dudes
Fuient leurs femmes et leurs enfants
Pour faire exulter leurs corps sous la lune

Je l’ai suivi jusqu’au bord de la rivière
Où coule la sueur et le sperme
Le long des rochers et sur la mousse
Pour imprégner les serviettes de plage

Il sortit sa bite et la secoua mollement
Moi je pris le gode-ceinture dans mon sac
Et pendant que j’en ajustais les sangles
Il fit tomber son froc jusqu’à ses chevilles

Il s’appuya contre l’arbre pour moi
« Prends-moi Peg! Encule-moi Peg! »
Soupira-t-il en agitant son derrière
« J’ai été un vilain garçon! »

Hélas je ne suis pas l’enculeuse
Que naïvement je croyais être
Ma bite de latex fonçait à l’aveuglette
Et le lubrifiant empoissait mes doigts

« Guide-moi, place-moi, fais-la rentrer »
Dis-je en m’escrimant avec maladresse
« Aie! Plus bas! Aie! Plus haut »
Me répondit-il en suant à grosses gouttes

Nous voulions tous deux garder nos vêtements
Juste au cas où on se ferait prendre
Ce qui n’arrangeait pas les choses
« J’abandonne. Je peux te sucer à la place ? »

« Non », répondit-il, le cul encore suppliant
Mais cul qui supplie jamais n’est rempli
Comme le disait le poète immortel
Et ce fut la fin de la noce

Un peu de sperme coulait de sa bite
Je le recueillis du bout du doigt pour le goûter
Quelques gouttes ne font jamais de mal
Quand vient le temps de se dire adieu

Le regret

Pas le son de ta voix
Pas les minuscules poils presque invisibles sur ta joue
Pas cette expression sur ton visage
      lorsque tu m’as dit « je t’aime » pour la première fois
Pas les Quatuors à cordes de Bartók
      qui te font grincer les dents
Pas tes chevilles sur le bord de la table à café
Pas l’odeur piquante de ton con repu d’amour
Ni le fin hâle de sueur sur ton épaule
      le matin quand tu dors encore
Ni ta timidité, ni tes audaces démentes
Ni même le velours de tes lèvres

Seulement le goût de tes larmes.

Prélude à l’après-midi d’un faune

(Poésie Craigslistienne)

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